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Cheffe de bord depuis plus de vingt ans, Katya a repris son poste après sa transition de genre. Et tout s’est très bien passé. Aidée par l’entreprise et l’association Gare!, elle revient sur la bienveillance de son entourage professionnel.

Cheffe de bord à la SNCF, Katya, 46 ans, travaille sur l’axe TGV Sud-Est et aime toujours autant son métier, qu’elle pratique depuis 22 ans.

Il y a trois ans, elle débute une transition de genre. « Je dirais que je suis en transition depuis toujours, mais je vivais une double vie, explique-t-elle. Dans ma sphère personnelle j’étais Katya, mais au travail j’étais perçue comme un homme. » Un jour, elle se sent prête. Les changements entraînés par la prise d’hormones et les opérations la conduisent à faire son « coming out » au travail l’année suivante… Non sans crainte : « Je m’étais enfermée dans mon personnage au travail. Il était difficile d’en sortir ». Elle confie avoir craint les réactions de voyageurs intolérants, par exemple d’être insultée lorsqu’elle verbalise. « Je viens d’une génération pour qui ce n’est pas évident,complète-t-elle. Il y a trente ans, vous ne pouviez pas avoir un emploi stable, une situation, en étant transgenre. » Et n’ayant jamais rencontré de personnes transgenres dans l’entreprise, elle se demandait comment serait perçu son retour après sa transition… 

 

La bienveillance de l’environnement professionnel   

« Finalement, ça s’est extrêmement bien passé ! », se réjouit Katya, qui s’est sentie entourée. Gare!, l’association LGBT+ de la SNCF, a joué un rôle important. Ayant déjà accompagné plusieurs personnes en transition, l’association connaît leurs besoins et a créé une liste de recommandations très utiles. Gare! a d’ailleurs élaboré un livret d’accompagnement des personnes en transition dans l’entreprise, disponible à la demande, et qui fait l’objet d’échanges avec la DRH pour qu’il puisse être validé par le groupe SNCF. Ali Louni, le président de l’association, a travaillé avec Katya et sa direction pour préparer son retour.  

« L’entreprise a vraiment fait son maximum pour que je sois dans les meilleures conditions. Et on m’a assuré qu’aucune transphobie ne serait tolérée », se souvient-elle. Son changement de vestiaire a été anticipé, et elle a pu commander sa nouvelle tenue professionnelle alors que son état civil n’avait pas encore changé. « Sandrine, qui s’occupe des stocks, a été géniale. J’ai pu choisir ce qu’il me fallait. Sans elle, j’aurais encore reçu des vêtements d’homme. » Grâce au travail de l’association et de la DRH Groupe, il est désormais également possible de changer de prénom sur les outils informatiques de la SNCF (mail professionnel, applications…) sans attendre son changement d’état civil.  

Un retour serein 

Juste avant son retour, Katya a écrit un texte que la direction a fait parvenir à tous ses collègues. Elle y explique sa situation, son changement de prénom, et rassure ses collaborateurs : « Je leur disais que ce n’était pas grave s’ils se trompaient de prénom au début, tant qu’ils se rendaient compte de leur erreur et essaieraient de ne pas la refaire. » Beaucoup d’entre eux l’ont remerciée pour son message. 

Après plusieurs mois de convalescence liée à ses opérations, Katya a repris son poste dans un mi-temps thérapeutique qui lui a garanti une reprise sereine. Aucun voyageur ni collègue n’a été désobligeant. Au bout de trois mois, elle reprenait son activité à temps plein. « J’espère pour toutes celles et ceux qui viendront après moi que ça se passera de la même façon. Pour moi, ce ne fut que du bonheur », conclut-elle.  

 

Le mot d’Ali Louni, président de l’association Gare ! :  

« Je suis ravi qu’en 2024, on puisse avoir, grâce à SNCF Mixité, le portrait d’une femme forte, qui a le courage de témoigner et d’ouvrir la voie à celles et ceux qui ont aujourd’hui encore peur de vivre leur identité de genre au sein de l’entreprise. »

Republication de l’article original de SNCF Mixité.